Citoyenne d'honneur de Wangen
Gesine est née le 26 septembre 1942 en Allemagne où elle a grandi à Melsungen avec sa soeur et ses deux frères, Coya, Michaël et Mathias. Elle est l'aînée des quatre enfants.
En 1963, elle épouse Gérard Deserbais, ils ont 2 enfants: Gilles né en 1964 et Catherine née en 1966.
En 1973, la famille qui vit à Paris s'installe dans le petit village alsacien de Wangen. Quelques années plus tard, le couple y achète une jolie maison, "la cour des frères".
Gesine y organise de nombreux concerts et expositions tout en poursuivant sa carrière de professeur d'allemand au collège de Wasselonne.
Elle aime faire partager les belles choses, faire découvrir l’histoire du village dont elle connaît chaque pierre sculptée, faire découvrir la musique, et aussi son charmant jardin.
Elle est très engagée dans ce village qu’elle adore, certains peuvent même dire, un peu trop à quelques moments.Elle s'investit énormément pour le protéger et pour le faire découvrir aux enfants comme aux grands à l’occasion d’innombrables visites et promenades.
C'est dans cet esprit que Gesine défend avec fougue et passion l'histoire et le patrimoine du village pendant presque 50 ans.
Elle est un des membres fondateurs du "cercle d'Histoire(s) de Wangen" , de l'association "Notre village, mon village" et la présidente de l'association "Découvrir".
"Il y a à Wangen un patrimoine précieux que je dois faire connaître pour qu'il soit conservé" dit-elle dans les articles qui lui sont consacrés avant ou après un événement organisé dans le village.
Elle a l'idée de créer 4 jeux de découverte "les arbres de Wangen", "les pierres sculptées", "les oiseaux de la région" et "les fleurs du jardin" sous la forme de sets de table vendus aux visiteurs. Le gain a permis d'offrir au village un banc et la plantation d'un amandier.
En 2010, Gesine est très affectée par la disparition de son fils Gilles.
Peu de temps après, elle est diagnostiquée souffrant de la maladie de Parkinson. Longtemps, elle n’a presque pas de symptômes mais sait pourtant qu’elle va un jour être malade.
Son état de santé se dégrade brusquement en septembre 2021. Elle fait une première chute qui est la première alerte. Le couple quitte précipitamment leur maison devenue trop dangereuse pour aller s’installer dans leur petit appartement parisien, près de chez leur fille Catherine.
La municipalité, les associations, les voisins organisent chez elle, pour elle, un moment convivial autour du verre de l'amitié avant son départ. A cette occasion, Gesine se voit remettre la médaille de citoyenne d'honneur de Wangen.
Avant de quitter le village, Gesine et Gerard Deserbais tiennent à faire don de leur piano à la commune. L’instrument a trouvé sa place dans la salle des fêtes de Wangen.
Quelques jours après son arrivée à Paris, Gesine fait une nouvelle chute et doit se résigner à aller vivre dans un lieu adapté à sa maladie… un Ehpad parisien.
A partir de là, coupée de ses racines, elle s’est perdue et a commencé à être désorientée. Mais elle n’a jamais montré sa tristesse et ne s’est jamais plainte de cette « nouvelle vie » dont elle savait que ce serait sa fin de vie.
Dans cet Ehpad, elle s'émerveille encore de quelques concerts, de la qualité des programmes Arte, de la jolie robe d’une résidente et bien sûr des personnes qui lui rendent visite.
Depuis quelques mois, une aide- soignante très bienveillante, Marie-Pierre, s’occupait d’elle magnifiquement.
Gesine s'est éteinte le 10 janvier 2023. Sa fille Catherine était à ses côtés et lui passait la chanson "Gesina’s Walz" composée spécialement pour elle, avant son départ de Wangen par Daniel Koch, conseiller municipal. Le morceau a été repris à la fin de la cérémonie funéraire essentiellement musicale et poétique.
Gesine est enterrée le 25 janvier 2023 au cimetière du Père Lachaise à Paris, au côté de son fils Gilles. Elle a emporté pour son dernier voyage, sa médaille de citoyenne d'honneur du village.
Yves Jung, maire de Wangen était présent ainsi que la présidente du cercle d'Histoire(s) de Wangen pour accompagner Gesine jusqu'à sa dernière demeure dans la capitale. Au même moment, les cloches de l'église sonnaient dans le petit village de Wangen.
L'absence de Gesine a laissé un vide pour ceux qui l'appréciaient et partageaient sa passion et son dynamisme tournés vers le patrimoine historique et culturel de Wangen . Ils garderont un souvenir ému et reconnaissant de sa présence et de son action.
Merci à Catherine Deserbais pour la mise à disposition de témoignages biographiques, vidéo et photos.
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